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LES BILLETS GIRONDINS

Les billets girondins sont des billets publiés régulièrement 
par des girondins qui souhaitent s'exprimer au sujet 
du mariage, de la famille, de l'homosexualité,  ...
dans le cadre du blog du comité girondin de La Manif Pour Tous.
Les auteurs choisissent de publier anonymement ou non.
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10 octobre 2018

 L'enfant deviendra-t-il un objet de consommation ?

« Un enfant a droit à un père et une mère », déclarait, le 3 novembre 1998, Élisabeth Guigou, ministre de la Justice, pour défendre la proposition de loi relative au Pacte civil de solidarité. Elle précisait même qu'une famille, « c'est l'articulation et l'institutionnalisation de la différence des sexes », ajoutant que « la famille c'est aussi la promesse et la venue de l'enfant ». Quinze ans après, elle votait allègrement la loi sur le mariage pour tous. Christiane Taubira et  Dominique Bertinotti assuraient que cette loi n'avait rien à voir avec la PMA. Aujourd'hui, le gouvernement va proposer l'élargissement de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Et, bien sûr, les défenseurs de cette mesure affirment qu'il ne sera pas question de GPA.
Après l'avis favorable du Comité consultatif national d'éthique, qui a pris une décision plus politique qu'éthique, le gouvernement s'apprête donc à faire adopter la PMA pour toutes. C'est la première fois qu'on veut décréter légalement qu'un enfant peut se passer de père. Pas de GPA, rassurez-vous ! Mais qui croit que, dans quelques années, on ne la proposera pas, au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes ? On nous expliquera qu'il vaut mieux une GPA encadrée que des déplacements coûteux et discriminatoires à l'étranger.
L'enfant n'est plus un être humain, conçu par un homme et une femme, mais devient un objet de consommation, la satisfaction d'un besoin.
Emmanuel Macron a déjà dit qu'il était favorable à l'élargissement de la PMA, à titre personnel, « sans heurter les consciences ». Le Premier ministre Édouard Philippe dit avoir « évolué » sur cette question (devinez dans quel sens!). Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, a compris, pour sa part, que c'était un des « engagements de campagne du président de la République ». Quant à Agnès Buzyn, elle souhaite que ce débat ne soit pas « hystérisé » et ouvre la porte à un remboursement total.
On peut s'attendre à ce que les opposants soient traités d'homophobes, de réactionnaires hostiles au progrès, de catholiques obscurantistes, et mis au pilori. Et pourtant, ils sont les seuls à poser le vrai problème : la dignité de l'homme, le droit d'un enfant à avoir un père et une mère vont bien au-delà d'une conception religieuse de la vie. Le progrès ne consiste pas à faire n'importe quoi, mais à réfléchir sur les conséquences de ses actes. Alors qu'on s'inquiète de la disparition de certaines espèces, on ne se soucie guère de l'avenir de l'enfant.
Comme l'a rappelé récemment le Conseil d'État, le principe d’égalité ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes. Éveillons les consciences, informons, manifestons dans les rues, si besoin est ! Ce n'est pas faire preuve d'un esprit partisan, c'est permettre à la vérité d'échapper au piège où la pensée unique veut l'enfermer.
                           
 Philippe Kerlouan

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